Etudiant à La Chance aux concours en 2015-2016, Antoine Jégat a intégré l’école de journalisme de Sciences Po en apprentissage. Quand il n’est pas en formation à l’école, il travaille à France 3. Témoignage.

En quelques mois tout s’est accéléré. Je suis passé de l’étudiant paumé doutant de son avenir à journaliste – apprenti certes, mais journaliste – dans une grosse rédaction nationale. Un an à peine s’est écoulé entre mon arrivée à La Chance aux concours et mes débuts à France 3. Une année d’efforts, de rencontres… de remises en question aussi. Ce sentiment d’être illégitime, de ne pas mériter ma place, ne m’a jamais vraiment quitté. A La Chance, ma détermination paraissait petite en comparaison de l’acharnement de certains à aller jusqu’au bout de leur ambition.  Un environnement propice à la persévérance et au dépassement de soi. Je n’aurais jamais eu cette patience si je n’avais pas été accompagné par toutes ces personnes – parmi lesquelles certaines sont devenues des amis très proches.

Le début d’une nouvelle route
J’ai intégré l’école de journalisme de Sciences Po en me répétant que ça n’était pas un achèvement, mais le début d’une nouvelle route – encore plus longue que la précédente. Tout reste à faire. Montrer qu’on a de la valeur, qu’on est plus que trois lignes sur un CV ou une dissertation bien rédigée. Bref, faire ses preuves. Ça fait peur, on se sent un peu mis à nu. Mon alternance à France télé m’aide à affronter ce challenge. Débarquer dans une institution comme celle-là, c’est super excitant et terrifiant à la fois. J’assiste à des choses dingues – j’ai vécu le limogeage de David Pujadas en direct, par exemple – je ne suis plus simple spectateur. Je participe à la production de l’information, avec toute la responsabilité qui va avec. Si tu te plantes, que tu racontes des salades à l’antenne parce que tu n’es pas fichu de vérifier tes sources, c’est plusieurs millions de personnes que tu trompes. C’est une sacrée pression !

En reportage avec une autre ancienne de La Chance
Il y a une semaine, j’étais dans le Finistère pour mon premier reportage en solo. Lâché dans le grand bain comme on dit. Un sujet conso, pas vraiment le genre à titiller mon intérêt de téléspectateur. Mais peu importe, j’ai fait le job. Et j’ai compris tout ce que j’aimais dans ce métier : aller sur le terrain, rencontrer des gens, écouter leur histoire. Et comme le hasard fait bien les choses, la JRI qui m’accompagnait était Anaïs Recouly… autre ancienne de La Chance (Promo 2015). Une façon de boucler la boucle.

Antoine Jégat, Promo 2016